Même si nous arrivions à stopper toutes nos émissions de gaz à effet de serre, l’inertie du système Terre fait que les températures continueront d’augmenter pendant au moins 500 ans. Quand fallait-il agir et que pouvons-nous encore faire ?
Cela fait des décennies que les alertes scientifiques et les déclarations vibrantes se succèdent sur la menace de nos émissions massives de gaz à effet de serre. En vain, cela fait maintenant plus de dix ans que nous avons enterré tout espoir de non-modification du climat de notre planète.
Le climat se réchauffe maintenant significativement et les « efforts » se bornent à tenter de limiter plus ou moins les dégâts, sans vraiment de coeur à l’ouvrage. La gestion globale de crise tant attendue sur ce défi de civilisation ne viendra probablement jamais laissant aux sociétés humaines le soin de gérer l’adaptation à un monde qui change radicalement.
Seule la pandémie de COVID-19 a réussi à infléchir l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, là où aucun accord n’a été capable, malgré les applaudissements nourris et les larmes de bonheur, à faire quoi que ce soit.
Dans un scénario plus optimiste mais invraisemblable où les émissions anthropiques de gaz à effet de serre sont réduites à zéro en 2020 (maintenant), les températures mondiales déclineraient quelque peu dans un premier temps puis augmenteront de nouveau pour atteindre également + 3°C par rapport à 1850 avec une hausse du niveau des océans de + 2,5 mètres en 2500.
Autrement dit, même si un évènement cataclysmique mettait fin à l’humanité – puisque c’est la seule raison qui pourrait expliquer l’arrêt de nos émissions -, nous laisserons notre empreinte sur le climat de la Terre pendant des milliers d’années. Le monde en 2500, avec ou sans l’Homme sera différent de celui que nous connaissons ; et tous les amateurs de géologie et d’histoire savent combien 500 ans est finalement bien peu.
Quand aurait-il fallu agir pour empêcher le changement climatique ?
Les dés sont jetés depuis bien longtemps. Les premières alertes scientifiques sur le réchauffement climatique datent des années 1950 et dès 1965, plusieurs membres du comité scientifique auprès de la Maison Blanche avertissent le président des Etats-Unis de l’époque, Lyndon B. Johnson que le réchauffement climatique planétaire pourrait entraîner des perturbations graves pour le pays. En vain.
Et pourtant, c’est précisément pendant ces années, entre 1960 et 1970 qu’il aurait fallu stopper les émissions de gaz à effet de serre pour éviter tout réchauffement climatique et ses multiples conséquences.
Il est maintenant bien trop tard et les auteurs concluent qu’il faudrait maintenant stopper toute émission et même extraire 33 milliards de tonnes (Gt) de CO2 de l’atmosphère chaque année pour éviter toute augmentation des températures et toute élévation du niveau de la mer. Là encore, nous sommes, malheureusement, dans la science-fiction.